New creation - Imprisoned Gods by Lukah Katangila (Ulti'Mates)

Notre tout nouvel Ulti'Mate, Lukah Katangila, présentera Imprisoned Gods en première le 28/02/2025 !

Dans Imprisoned Gods (MIUNGU GEREZANI), Lukah explore les croyances ancestrales africaines, notamment celles des populations d’Alkebulan, ancien nom du continent. Ces communautés, comme les Weusi, possédaient une riche culture spirituelle et une connaissance approfondie de la nature. L’arrivée des colonisateurs et du christianisme, avec son dieu unique, a bouleversé ces croyances, introduisant une dichotomie bien/mal et une perte des traditions.

La pièce s’inspire de la chanson Nakomitunaka de Kiamwangana Verckys, questionnant les récits religieux imposés aux populations africaines. Les statues et masques africains, confisqués et exposés dans des musées occidentaux, sont libérés et incarnés dans cette œuvre, tandis que des versets bibliques et des croix coexistent avec les traditions africaines.

« Mon Dieu, je m’interroge D’où vient l’homme noir ? Jésus, le fils de Dieu, est blanc Adam et Eve sont blancs ... Nous croyons en leurs prophètes blancs mais eux refusent de croire en nos prophètes ... »
(traduit du lingala)

De nombreuses statues et objets de culte ont été emportés du Congo vers la Belgique, exposés comme curiosités dans des musées. Comme le souligne Lukah : « Les dieux ont été emprisonnés. » Dans ce spectacle, les tensions entre ces deux mondes de croyances, leurs significations et leurs impacts contemporains sont examinés. Les statues et masques des dieux, enfermés dans les musées, sont libérés et incarnés. La création chorégraphique débutera par une série de postures corporelles inspirées par des statues et masques de dieux africains. Les choix d’images s’articuleront autour de la question : Que sais-tu de ton patrimoine ? Elles serviront de points d’ancrage pour la chorégraphie, intégrant l’idée de la danse comme dessin.

Les quatre danseurs, originaires de la région de Goma, apporteront chacun un style de danse traditionnel distinct : Rega, Tembo, Shi, Hunde. Bien que la danse repose sur des formes traditionnelles, l’objectif n’est pas de les imiter, mais de les utiliser comme cadre de référence influençant le langage formel et la chorégraphie de Lukah. Dans ce contexte, le hip-hop sert de lien entre les danseurs. Ensemble, ils exploreront l’essence de leur histoire personnelle, la façonneront et l’expérimenteront, tout en invitant le public à entrer dans un monde de mouvement, où les perspectives évoluent et où les dogmes s’effacent.

Les costumes et les masques, inspirés du minganji en raphia, symbolisent la transmission du pouvoir. Les projections d’images faisant référence au christianisme accentuent les tensions entre ces mondes de croyances. La musique, axée sur les percussions, renforce cette dualité et met en lumière la puissance des traditions africaines face à l’héritage colonial.

Dates & info ici!

11.12.24
© Sofie De Backere